Approche d'une autre culture


Des femmes mendiantes, assises à même le trottoir, des enfants déguenillés qui courent en ribambelles sur un terrain vague ; des groupes d'hommes qui attendent on ne sait quoi... Des images, trop souvent les mêmes, qui se répètent au fil des ans et auxquelles se limite, pour le plus grand nombre, la connaissance des Tsiganes. Les gens les voient nomades, soupçonnés des larcins qui se commettent sur leur passage. Ils leur prêtent une passion violente pour la liberté et le voyage : Les Tsiganes sont - dit-on- libres comme le vent ou un cheval sauvage. Autant les exagérations qui contribuent à l'entretien d'une vision mythique, tantôt excessivement favorable, tantôt réprobatrice, voire franchement hostile.

Rares sont ceux qui parviennent à se faire à propos des Tsiganes une opinion un tant soit peu dégagée des préjugés. Ces derniers, il est vrai, sont anciens et bien ancrés dans la mémoire collective. Et puis, les Tsiganes s'y sont eux-mêmes pliés, jouant dans leur sens ou contre eux, selon les occasions du moment.

La perception de la société tsigane en a beaucoup souffert. On la croit homogène alors qu'elle est composée de groupes divers dont les membres vivent eux-mêmes des existences fort variables (le nomadisme ou la sédentarisation, l'aisance ou le dénuement, la marginalité ou l'intégration). Et pourtant, il est vrai, malgré leur dispersion à l'échelle de la planète, les Tsiganes maintiennent des traits qui les rapprochent les uns des autres.
Alain Reyniers

Cela fait six siècles que Roms, Sinté, Manouches ou Gitans sont des nationaux dans les pays où ils vivent.


LES METIERS

Un très beau panier, chef d'oeuvre artisanal, offert par un ami yéniche,Louis Shied, pour le baptème de ma fille.

Les activités professionnelles tsiganes sont saisonnières et variées: les métiers du spectacle (cirque), la vente ambulante la brocante, les métiers de la fête (forains, musiciens, danseurs), le commerce en tous genres.

La aussi le véritable Tsigane garde jalousement ce que l'on pourrait appeler la caractéristique majeure de sa culture : La liberté et l'indépendance. Il n'accepte pas de patron et change sans cesse de métier selon l'occasion et la nécessité.

Si les petits métiers (vannerie, rétamage, chaudronnerie...) qui font l'originalité du monde tsigane tendent à disparaître, la communauté témoigne d'une étonnante capacité d'adaptation au monde moderne.

Le souci des Tsiganes est de vouloir conserver un genre de vie spécifique en marge d'une société dans laquelle ils ne veulent, autant que faire se peut, pas s'insérer.

Leur indépendance, leur liberté d'action, exprimées et vécues, leur besoin d'autonomie comme leur "esprit de famille", la solidarité et la convivialité qu'ils développent, s'accommodent mal de l'individualisme de la société moderne. Souvent d'ailleurs, leurs comportements sont incompris des sédentaires et suscitent chez la plupart d'entre eux un sentiment d'inquiétude.
métier ancien


Pour les Tsiganes, l'accumulation de biens importe peu ; l'essentiel est de vivre et de subsister au jour le jour Traditionnellement, les bijoux constituent leur trésor, transmissible de génération en génération ; ils jouent un rôle important pour les moments de fête mais peuvent aussi subvenir aux besoins lors de périodes de "vaches maigres".

Il faut noter que la culture tsigane, peu à peu contaminée par la culture occidentale, sauvegarde de plus en plus difficilement ses caractéristiques spécifiques.





LA FAMILLE BASE DE LA COMMUNAUTE.

Dans la culture tsigane, la communauté prime sur l'individu et la Famille; ainsi, l'individu et la famille n'existent qu'intégrés à des groupes sociaux plus larges (clans) qui comptent entre cent et cent cinquante personnes en moyenne.

Toute conduite vise à conserver la réputation et l'honneur de la famille; une faute commise par un membre concerne toute la famille et, de la même façon, un acte valorisant renforcera le prestige de celle-ci.

La famille compte le plus souvent plusieurs enfants auxquels, très tôt, on accorde une grande place et une grande autonomie.

La solidarité est une valeur fondamentale qui assure à la fois sécurité et cohésion sociale; la sanction la plus grave est l'exclusion du groupe.

Il est totalement inconcevable d'éloigner de la communauté les vieillards, les orphelins ou les enfants; ils sont et resteront des membres à part entière du groupe. Les heures de loisirs sont consacrées aux visites de parents et à des rencontres.


LA RELIGION

En France, la majorité des gens du voyage est de religion catholique. Les baptêmes et enterrements sont l’occasion de cérémonies religieuses, cela fait partie de la vie de façon incontournable.
Les pèlerinages sont de grande importance, le plus connu est celui des gitans aux SAINTES-MARIES DE LA MER, mais il y en beaucoup (à LOURDES, ARS, PARAY-LE- MONIAL, ORCIVAL,).

Depuis plusieurs années est apparu le phénomène des grandes conventions qui peuvent rassembler plusieurs centaines de caravanes. Les évangélistes et Pentecôtistes sont affiliés à l’église protestante. Les conventions sont l’occasion de nombreux voyages en groupes très importants.





LE MARIAGE

Le mariage, source de la famille, conserve ses pratiques traditionnelles avec des modalités qui diffèrent selon les groupes.
Il est contracté très tôt, vers 18 ans chez les garçons et 16 ans, voire 14 ans chez les filles.

Chez les Roms, c'est le père qui trouve et choisit la femme de son fils ; il existe cependant, entre le père et le fils, une sorte de connivence qui limite le caractère arbitraire d'un tel choix ; Les festivités du mariage s'accompagnent d'un immense banquet qui peut durer plusieurs jours ; la musique, la danse et les chants y sont présents en permanence.

L'épouse se pare d'une robe de mariée et d'ornements (colliers, bracelets, boucles d'oreilles) où l'or domine ; elle porte une couronne ou un foulard. Le foulard ou "diklo" est le signe de la femme mariée.

Chez les Manouches, l'enlèvement est réel avec accord de la fille et du garçon. Le jeune couple disparaît pendant au moins quinze jours, à son retour la jeune femme est sévèrement réprimandée par ses parents, une gifle accompagne souvent cette colère vraie ou feinte et la vie reprend.

Les mariages avec des non-Tsiganes sont parfois possibles pour autant que le conjoint accepte de s'intégrer et d'adopter les us et coutumes de la communauté tsigane.

Ces mariages traditionnels scellent l'union entre des familles appartenant, le plus souvent, à la même ethnie et agrandissent le clan.
YM




Glossaire Manouche


LES FUNERAILLES


Dans la culture des tsiganes, et des manouches en particulier, les rites qui accompagnent les funérailles sont nombreux et tiennent une place importante dans la vie de la communauté.

J'ai toujours été surpris (bien avant les téléphones portables) de la rapidité avec laquelle les familles et les amis sont prévenus du décès d'un proche. Les voyageurs se déplacent de fort loin pour partager ces moments de tristesse.

On veille le mort pendant trois jours et trois nuit sans prendre de nourriture ; des lamentations, des pleurs, des histoires très riches de tendresse faisant référence à la vie du défunt accompagnent ce départ. L'âme du défunt est présente et observe si le comportement de chacun est respectueux de l'honneur qu'il mérite.

La caravane est tendue intérieurement d'une multitude de tentures vaporeuses. De nombreuses bougies de couleur brûlent durant tout le temps de la veille et chacun vient rendre visite pour un dernier adieu.

Le feu de bois brûle prés de la caravane, il est le symbole de la vie des tsiganes, les hommes, les femmes, les enfants se tiennent autour du feu et boivent du café en attendant le petit matin.

Après les funérailles la caravane du défunt est, soit brûlée, soit vendue à un gadjo. L'argent est utilisé pour financer le caveau. Les proches gardent un souvenir, couteau, petit objet personnel mais sans valeur marchande. Ces actions ont une valeur importante : elles préservent les familles en décourageant l'âme du défunt "le mulo" de tourmenter les vivants.


Les caveaux des tsiganes, sont parmi les plus fleuris. Des objets y sont déposés à chaque visite, symbole de la vie qui pour eux continue.

Y.Massardier








Les Tsiganes du IX au XIVe siecle
D'apres les recherches de Mme Chevallier





Dessin de Pessin pour le site Tsigane.
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LA LOI





CIRCULAIRE N°86 du 18 Mars 1986
Code de l'urbanisme
1.1.3-
L'autorisation de stationnement (articles R.443-4 à R.443-5-3)
L'article R.443-4 dispose que tout stationnement pendant plus de trois mois par an, consécutifs ou non, d'une caravane est subordonné à l'obtention par le propriétaire du terrain sur lequel elle est installée, d'une autorisation délivrée par l'autorité compétente.
Décret du 29 mars 1984
Considéré sous l'angle de la protection des populations utilisant le caravanage comme mode de vie, le décret du 29 Mars 84 a maintenu l'existence d'un régime privilégié pour les caravanes dites" d'habitat permanent ". Par ailleurs, l'autorisation de stationnement délivrée au titre de l'article R.443-4 n'est exigée, pour les caravanes qui constituent l'habitat permanent de leurs utilisateurs, que si le stationnement de plus de trois mois est continu.
La mise en œuvre de la règle de droit : Les exigences de la liberté d'aller et venir et de l'accueil des nomades nécessitent un comportement nuancé et compréhensif à l'égard de ces populations dans le cadre de la mise en œuvre de la règle de droit.






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LA LOI







MEDECIN










CIRCULAIRE N°86 du 18 Mars 1986